Qu'est-on en droit d'attendre d'une séance de shiatsu? Quand y venir ? Qu'est ce qui fait sa particularité vis-à-vis des nombreuses autres techniques manuelles qui existent? Autant de questions que l'on peut se poser avant de venir à sa première séance.
Je vais donc essayer d'y répondre simplement et clairement.
Le Ki
Comprendre ce qu'est le Ki pour notre esprit occidental n'est pas chose aisé et il convient de laisser de coté pour un temps notre esprit cartésien.
Voici le Kanji "Ki" en japonais. Comprendre l'étymologie du kanji permet souvent de mieux appréhender son sens profond. On peut y distinguer du riz (au centre) en train de cuire dans une marmite (le trait à droite) dont le couvercle (le trait en biais en haut) est soulevé par la vapeur de cuisson (les deux traits horizontaux supérieurs).
Bien que la vapeur soit impalpable, elle est capable de soulever le couvercle de la marmite, elle possède donc une énergie. Néanmoins, cette énergie subtile existe parce que de la matière (le riz) est en train de cuire. Et c'est bien de cela qu'il s'agit : le Ki est donc une forme subtile d'énergie intrinsèquement lié à la matière et qui l'anime pour lui donner la vie!
Prendre soin du Ki
Le ki est donc une énergie qui circule dans notre corps (entre ciel et terre disent les chinois) et lui permet d'assurer toutes ses fonctions (digestion, pensée, assimilation, respiration, excrétion, respiration...) c'est pourquoi il convient de prendre soin de son Ki.
Pour illustrer la circulation du Ki dans le corps on peut prendre l'image des nuage qui s'écoulent paisiblement au fond d'une vallée. Cette dernière représente notre corps physique, fait de sommets plus ou moins haut, plus ou moins pointus et de vallées toutes différentes également. La brume matinale provient de l'évaporation de l'eau du sol et des végétaux sous l'action du soleil naissant et va naturellement avoir tendance à se concentrer dans ces vallées.
Exactement de la même manière, le ki est lié à notre corps physique et tend à s'écouler le long de chemins préférentiels que l'on nomme méridiens. Sur ces trajets se trouvent des points d'affleurement de l'énergie, Ce sont les points tsubo.
Le shiatsu permet donc de repérer et traiter les problèmes de circulation du ki dans le corps du receveur (stagnation ou vide).
Une des particularité du shiatsu est que l'évaluation et le traitement se font de manière concomitantes : en mettant en évidence un vide de ki, le corps du receveur va déjà le refaire circuler dans cette zone.
Ce que le shiatsu est et ce que le shiatsu n'est pas
Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous comprendrez aisément que le shiatsu est une technique à la fois manuelle et énergétique.
Son aspect manuel se caractérise par une technique particulière appliquée sur des endroits précis : des pressions stables, continues, à différents niveaux de profondeur et sans force sur les trajets de méridiens et les points tsubos. Même si la technique présentée ainsi peut paraitre simple, elle n'en demeure pas moins très subtile à maitriser et extrêmement efficace.
Son aspect énergétique correspond à la capacité du praticien à mettre son propre ki en écho avec le ki du receveur. À travers un long apprentissage du fonctionnement et du maniement du Ki et de son propre fonctionnement, le praticien expérimenté relie son propre ki à celui du receveur avec de le guider et le réguler. Lorsque deux ki se rencontrent, le praticien va pouvoir guider le ki à l'intérieur du corps du receveur afin que ce dernier prenne conscience de ses capacités d'autoguérison. Le corps du receveur apprend donc pendant la séance (et inconsciemment) à se soigner tout seul!
On voit bien ici pourquoi le shiatsu s'envisage comme une Voie (shiatsu do) : la maitrise de ses techniques les plus avancées demande beaucoup de patience, de travail, d'apprentissages auprès de personnes plus avancées et d'exploration personnelle. Elle engage complètement le praticien dans son quotidien, au délà des simples séances. C'est le chemin d'une vie. Sans tout cela, le shiatsu se limiterai à une pratique corporelle comme il en existe déjà beaucoup.
Encore, le shiatsu n'est pas un massage : les techniques et la qualité de présence requises pendant les séances sont bien spécifique. De plus, les effets "relaxation immédiate et bien-être immédiat après la séance garantis" ne sont pas recherchés comme cela peut être le cas en massage classique.
Le "toucher shiatsu" et un touché profond qui va chercher bien au delà des tissus superficiels. Beaucoup de personnes à la fin des séances s'étonnent d'avoir ressenti ce "mal qui fait du bien". Je leur répond qu'on est exactement dans la singularité du shiatsu : une altération de la libre circulation du ki dans les méridiens affecte également les tissus biologiques (nous avons vu plus haut que l'un ne va pas sans l'autre) et donc refaire circuler l'énergie revient à prendre conscience des zones douloureuses de son corps.
Attention, ces sensations sont tout à fait compatibles avec un profond relâchement et un état proche du sommeil, je dirai même qu'il est nécessaire afin que le praticien puisse travailler au mieux avec le receveur. Car oui, une séance de shiatsu est un travail à deux (même si l'un est agenouillé et mobile et l'autre allongé et immobile).
Enfin, le shiatsu n'est pas qu'un soin énergétique : le praticien de donne pas son énergie et ne reçoit rien, il guide et aiguise les capacités d'autoguérison du receveur, à ce dernier ensuite de rétablir le bien-être général.
Les textes des articles du blog sont nourris de mes expériences personnelles et lectures.
Pour ne citer que les principaux : "L'esprit du Shiatsu" d'Yvan Bel https://www.ryohoshiatsu.com/fr/ son site internet, un puit de connaissance et de reflexions
"Shiatsu thérorie et pratique" de Carola Beresford Cook
"Ohashiatsu" de Ohashi senseï
les livres de Shizuto Masunaga senseï
Qu'ils et elles soient remercié-e-s de leur apport au monde, entre autre à travers leurs écrits.
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